S'envoyer au diable (2005)

"Nous avons une production commune depuis 1992. Un soir, une nuit, le hasard a voulu que l´on repère -ensemble- sur le mur, une très extraordinaire tache de lumière. Subjugués par le mystère de cette tache, nous sommes restés un long moment à la décrypter. L´énigme fut résolue lorsque l´on vit le chat s´étirer: il s´était endormi en cachant une partie du miroir posé sur le lit encombré d´objets divers. Le chat sauta, l´image disparut, le miracle était fini!"

François Loriot et Chantal Mélia (ESPACE Sculpture No. 46).

D´emblée la règle du jeu est fixée: creuser l´écart entre l´état chaotique de départ et l´image de type photographique à l'arrivée; c´est dans cette rupture de causalité entre l´image et ce qui la produit que tout se joue. La lumière, sous toutes ses formes, est l´unique révélateur commun à toute l´iconographie virtuelle développée. L´important est de saisir l´énergie d´infimes parcelles de réel (une erreur, un accident, un coup de vent, etc.), de les disséquer puis de les reconstruire sous des formes et des échelles multiples: installations, mises en scène élémentaires, théâtre d´objets, etc. Il ne s´agit pas d´ajouter des images au maelström que présente notre univers multimédiatisé mais plutôt de révéler, par la lumière, des images sous-jacentes au monde réel. Cette pratique épiphanique, consistant à se laisser agir par le monde, incite à mettre en action ses déclencheurs de visions au-delà des modes convenus et prévisibles et génère une oeuvre multiforme évoquant de petites machineries poétiques.

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